Des philosophes femmes à placer au bac de philo

Bonjours à tous.tes 

Dans quelques jours maintenant, les terminales, moi comprise, passeront le bac de philo. En révisant, je me suis rendu compte avec horreur que je n’avais étudié aucun texte de femme cette année. Zero. 

Et lorsque j’ai jetté un coup d’œil dans mon manuel, je me suis rendu compte que, parmi 50 auteurs cités, il n’y a qu’une seule femme… 

Et comme je suis persuadée qu’il y’a des philosophes femmes qui méritent d’être connues et utilisées dans les copies, je me suis dit que j’allais en compiler quelques unes ici, en expliquant brièvement leur pensée, afin que vous puissiez les citer au bac, ou dans la vie 😉 

Emilie du Châtelet 

Afficher l’image source

Principalement (malheureusement) connue pour être la maîtresse de Voltaire, Émilie du Châtelet était avant tout une brillante physicienne et philosophe qui a travaillé sur la morale et a notamment inspiré Kant. Mais je voulais davantage me concentrer sur son ouvrage Discours sur le Bonheur, inspiré d’Epicure, qui donne sa vision personnelle, et non censurée (le livre n’étant pas destiné à la publication) sur le sujet. Pour elle, il y a trois conditions pour atteindre le bonheur, qui doit être le but de la vie. Tout d’abord, le dépassement des préjugés, surtout ceux religieux. Ces préjugés nous conduisent au vice et 

« On ne peut pas être heureux et vicieux ». 

En effet, l’homme est un être social et il est essentiel qu’il fasse preuve de vertu et participe au bonheur de la société. Si il est immoral, il s’attirera le mépris de ces semblables et donc, le malheur. Elle explique également que l’homme doit se laisser aller aux illusions de l’art, qui nous donnent des sentiments agréables, comme le rire au théâtre. Finalement, l’homme est un être de sensations et de passions : il est nécessaire de les accepter 

«  nous n’avons rien à faire dans ce monde qu’à nous procurer des sensations agréables » 

C’est une fois que l’homme aura compris qu’il doit rechercher l’agréable qu’il sera vraiment heureux. 

A citer en parlant 

> du bonheur, du devoir, de l’art 

Rosa Luxemburg 

Afficher l’image source

Née en 1871 en actuelle Pologne, alors annexée par l’Empire Russe, Rosa Luxemburg participe à l’avènement d’une pensée socialiste. Ce que je trouve intéressant dans son parcours, c’est qu’elle n’a jamais cessé de remettre en cause le courant socialiste, souvent en désaccord avec ses camarades de lutte. Par exemple, si elle a toujours cherché à renverser le système tsariste et la bourgeoisie, elle critique le gouvernement mis en place par Lénine. Dans La Révolution Russe (1918), elle écrit 

« La liberté, c’est toujours la liberté de celui qui pense autrement » 

Selon elle, le pouvoir autocratique de Lénine empêche la dictature du prolétariat. En effet, la classe ouvrière ne peut dominer que si elle est éduquée politiquement, si elle a pu s’exprimer, se faire un avis et participer à la vie politique. Or, cette liberté a été supprimée par les bolcheviks au pouvoir. 

On pourrait la citer en parlant : 

> de la liberté, l’Etat, la justice 

Olivia Sabuco 

Afficher l’image source

Oliva Sabuco est une médecin et philosophe espagnole du XVIème siècle. Elle est l’une des premières à théoriser que les émotions ont des effets sur le corps humain : c’est la théorie psychosomatique (du grec psyché, l’esprit et soma, le corps). Dans son ouvrage, « nouvelle philosophie de la nature humaine », elle fait discuter trois paysans, afin de montrer que la philosophie ne dépend pas de la condition sociale.  Aussi, la figure du paysan est un lien explicite avec la nature. Car selon Olivia Sabuco, le corps, l’âme et le cosmos sont interdépendants. Les maux du corps sont d’abord les mots de l’esprit, et peuvent être soignés grâce à des paroles bienveillantes, la religion ou même la musique. L’âme est donc indissociable du corps, et soigner les maux de l’esprit revient à soigner le corps lui-même. 

On pourrait la citer en parlant : 

> du langage, de l’inconscient 

Ayn Rand

Afficher l’image source

Je suis très hermétique à la philosophie proposée par Ayn Rand. Pourtant, je la trouve vraiment intéressante dans ses extrêmes. Ayn Rand a grandi en URSS. Tout le contraire du modèle politique qu’elle propose : un capitalisme poussé à l’extrême et une influence minimale de l’Etat. Car en effet, l’état providence met en place, selon elle l’exploitation des « hommes accomplis » au profit des « incompétents ». Ayn Rand affirme en effet que la plus grande vertu est l’égoïsme : il ne faut penser qu’à soi et vivre que pour soi,  c’est là qu’on atteindra le bonheur… Elle rejette l’altruisme et l’abnégation, en affirmant que : 

« L’individu se doit d’exister pour lui même et ne jamais se sacrifier pour les autres » 

Sa pensée est encore très influente aux États-Unis, et elle est citée à plusieurs reprises par…Trump. C’est une philosophie très extrême qui est intéressante à remettre en cause en l’opposant avec d’autres philosophes qui pensent la morale et le bonheur comme le service à l’autre et l’abnégation. 

On pourrait la citer en parlant de : 

> le devoir, la justice, l’état, la liberté 

Maria Zambrano

Afficher l’image source

Maria Zambrano est une philosophe espagnole, au cœur des mouvements politiques et intellectuels de l’Espagne des années trente. Elle quitte l’Espagne de Franco pour un exil qui durera quarante-six ans, entre l’Amérique du Sud et l’Europe. Maria Zambrano a particulièrement écrit sur la relation entre poésie, philosophie et religion, sur le rapport des hommes à leur monde. Elle s’interroge sur la nature humaine à travers ses manifestations, ses réalisations. Dans L’homme et le divin, elle explique que les hommes sont passés dans leur histoire d’une attitude poétique à une attitude philosophique. Au début de son Histoire, l’homme voyait le monde de façon poétique, en divinisant son monde. Mais peu à peu, les hommes constatent l’absence de présence divine. Dès lors, ils problématisent, établissent des concepts. Leur vision du monde devient philosophique, ils se posent des questions alors que la poésie était une réponse. 

Je pense que Zambrano est particulièrement dure à placer mais son œuvre m’a beaucoup intéressé et j’ai voulu en parler dans cet article ! 

On pourrait la citer en parlant de : 

> la religion, l’art, la nature, le langage 

Philippa Foot

Afficher l’image source

On arrive à la dernière (et peut être ma préférée) philosophe de cet article ! 

Philippa Foot a fait ses études à Oxford au milieu du XXème siècle et est considérée comme une fondatrice de l’éthique de la vertue contemporaine. Elle est principalement célèbre pour avoir inventé le dilemme du tramway : imaginons un train lancé à grande vitesse qui va écraser une dizaine de personnes, peut-on jeter un homme sur le train afin de l’arrêter. A travers ce dilemme, elle illustre le problèmes de l’avortement qui se posait à l’époque, lorsque la vie de la mère était en danger. Est-il moral de tuer le fœtus pour sauver la vie de la mère ? A travers le dilemme du tramway s’expriment les trois grandes écoles d’éthique.

  • L’éthique des conséquences inspiré par l’utilitarisme de  Bentham (une action est morale si elle argumente le bien être être et réduit le malheur)
  • l’éthique des devoirs de Kant (une action est morale si elle n’utilise personne comme moyen)
  • l’éthique des vertus d’Aristote (une action est morale lorsqu’elle est réalisée par une personne juste qui contribue à la réussite de la vie des autres). 

Grâce au dilemme du tramway, on voit que des philosophes d’hier (Kant, Aristote ou Bentham) peuvent encore être pertinents dans des dilemmes contemporain (l’avortement à l’époque de Foot). 

On peut la citer en parlant 

> de la justice, du devoir 

Voilà, j’espère que je vous aurai fait découvrir des philosophes et que vous les re-utiliserez (n’hésitez pas à m’en informer). Je me lance le défi d’écrire deux noms de femmes dans ma copie ! Bon courage pour les épreuves, les vacances arrivent !

Garance 

Réécrire l’Illiade, du Chant d’Achille aux Silence des vaincues

Bonjour à tous.tes ! Je viens de finir un roman tout récemment traduit en français : le silence des vaincues de Pat Bracker… Et ce roman a fortement résonné pour moi avec une autre réécriture moderne de la Guerre de Troie : le chant d’Achille de Madeline Miller. Je me suis donc dit qu’il serait intéressant de comparer les visions de la guerre de Troie des deux autrices. Attention, je ne suis pas du tout spécialiste d’Homère et je ne prétend pas commenter l’analogie entre le mythe antique et ses réécritures actuelles. Cet article se concentre d’avantage sur les choix faits dans ces deux romans, la façon dont ils se répondent et ce qu’ils veulent transmettre aux lecteurs du XXIeme siècle. 

Les deux romans : 

Cliquez sur les livres pour voir leur résumé 😉

le choix du point de vue : 

Le plus gros point commun entre les deux romans, c’est le choix inédit  du point de vue : celui d’un personnage secondaire, d’un figurant presque de la Guerre de Troie. Patrocle dans  le chant d’Achille, Briseis dans le silence des vaincues. Et ce choix impacte bien évidemment la vision de l’Iliade dans les deux textes. 

Celle de Madeline Miller est plus large que celle de Pat Barker puisqu’elle l’autrice commence son récit quelques années avant la guerre. On a donc un aperçu plus vaste du monde de la Grèce antique, et plus particulièrement la Thessalie où Achille et Patrocle passent leur adolescence, avant le début de la Guerre de Troie. Le silence des vaincues commence directement à la neuvième année de la Guerre de Troie. Si l’on a quelques retour en arrière sur la jeunesse de Briseis à Lyrnessos dont elle est la reine, ils sont peu nombreux et le récit se focalise essentiellement sur la guerre. Le silence des vaincues est donc plus étouffant à lire, plus brutal et sombre, là où la première partie du chant d’Achille apportait un peu de repit. La différence d’ambiance se ressent également dans le ton. Si l’écriture de Pat Braker, est assez poétique, elle n’en reste pas moins abrupte et cruelle. Les longues énumérations des horreures de guerre et les insultes que s’échangent les rois grecs renforcent cette atmosphère sombre et crue. Le chant d’Achille est plus lyrique, les mots sont plus doux. 

La différence entre Patrocle et Briséis est aussi celle de camp. En effet, Patrocle se bat avec les vainqueurs, les Grecs. Il y’a d’ailleurs toute une réflexion le long du roman sur la figure du héros. Dès le début du roman, Achille fait le choix d’un destin glorieux, au détriment d’une vie longue. Il pose alors la question « nomme-moi un héros qui était heureux ? » insistant sur cette incompatibilité entre vie héroïque et bonheur. Mais cette figure du héros est vue par son proche compagnon qui dans son ombre est à la fois fasciné par sa gloire mais qui pourtant aurait préféré pour Achille l’anonymat, quitte à le condamner à l’oubli. 

Briseis est quant à elle dans le camp des perdants, les Troyens, et se fait capturer dès le début du roman par les Grecs qui la considèrent comme un butin. Cette position de perdant a bien sûr une influence sur le ton du roman : Briseis est beaucoup plus éclairée que Patrocle sur les horreurs commises par les Grecs. 

Le personnage d’Achille :

Ce qui m’a surprise à la lecture de ces deux romans, c’est qu’à chaque fois, finalement, le vrai personnage principal, c’est Achille. Dans  le chant d’Achille, la couleur est donnée dès le titre. Finalement, si Patrocle est le narrateur, c’est Achille le centre de l’histoire. Après les trente premières pages, tous les événements de la vie de Patrocle sont reliés à Achille. Dans Le silence des vaincues, il est présenté comme l’antagoniste. Pourtant, au fur et à mesure du roman, des chapitres lui sont consacrés. Il ne s’exprime pas à la première personne mais l’histoire racontée est la sienne, et plus simplement celle de Briseis. Et finalement, celle-ci va elle aussi être fascinée par son incroyable aura.

Car Achille est un personnage ambivalent et profondément complexe. Il est décrit dans les deux romans comme attaché à son honneur à l’extrême (il refuse de continuer la guerre à cause d’une querelle avec Agamemnon), colérique et violent. Cette image est bien sûr plus édulcorée dans « le chant d’Achille ». Tout d’abord parce que Patrocle a connu l’Achille enfant et il a grandi avec lui. Il le voit donc encore avec ses yeux d’enfant amoureux et le lecteur le ressent. De plus dans le roman, Achille se bat pour conserver Briseis en tant qu’esclave parce que contrairement aux autres rois grecs, il ne compte pas abuser d’elle. Il n’est pas du tout intéressé par ce « prix de consolation » et la considère comme une égale. Ce n’est pas le cas dans Le silence des vaincues. Achille considère Briseis, du moins au début, comme un être inférieur et la viole a mainte reprise. Il ne remet jamais en cause ce système qui consiste à utiliser les femmes vaincues comme esclaves sexuel. La vision d’Achille donnée dans Le silence des vaincues est donc influencée par ce choix de Pat Barker de ne pas différencier le comportement d’Achille des autres chefs Grecs, il devient alors le tortionnaire de Briseis.

Mais dans les deux roman, il y’a une déconstruction de l’image de virilité invincible et humaine d’Achille opérée très intéressante. En effet, l’image que l’on a de ce personnage aujourd’hui est celui d’un héros invincible et très masculin. Hors, le chant d’Achille joue sur sa féminité à plusieurs reprise, nottament lorsque Tethis sa mère le transforme en femme pour le cacher. Aussi, dans le silence des vaincues, le fait d’avoir des chapitres sur lui lui donne une profondeur émotionnelle. De plus, le roman emphase la relation compliquée d’Achille avec sa mère et les séquelles psychologiques qu’elle lui a laissé en partant. Les deux romans réussissent donc à présenter Achille comme un personnage cruel et extrêmement complexe

Patrocle est quand à lui vu dans le silence des vaincues comme quelqu’un d’humain qui considère Briseis comme son égal. Il confie à un moment qu’il « sait ce que c’est d’être l’esclave d’Achille ». C’est donc intéressant de voir que dans les deux romans, Patrocle est vu comme quelqu’un de courageux, tiraillé entre son amour pour Achille et sa loyauté envers les Grecs et sa morale… 

la raisonnance dans le monde actuel : 

L’Illiade est l’un des plus vieux récits du monde. Et si cette histoire a traversé près de 3000 siècles, c’est qu’elle a toujours un écho dans notre société. D’abord, si la relation amoureuse entre Achille et Patrocle n’est pas explicitement claire dans la version d’Homère, elle l’est d’avantage chez les les nombreux auteurs gréco-latins qui ont repris le mythe. Si le récit guerrier de l’Illiade a survécut, le Moyen-âge a eu raison de leur histoire d’amour. Qui n’a pas entendu en cours de grec, d’histoire ou de français que Patrocle était le « compagnon » d’Achille? (Moi oui). Alors Madeline Miller, en écrivant son roman sur une histoire qui la passioné, a également voulu mettre en lumière cette relation. Elle en parle dans cet article du Guardian « I would never presume to speak for gay men, but for me, the love story between these two men was the heart of the story … and the turning point of The Iliad. I wanted to really honour that. »(Je ne prétendrai jamais parler pour les homes gays mais pour moi, l’histoire d’amours entre ces deux hommes était le cœur de l’histoire…Et le tournant de l’Illiade. Je voulais vraiment honorer ça »)

Mais ce n’est pas tout ! Dans son roman, Madeline Miller a également voulu développer toute une réflexion sur le pouvoir et la guerre  : quels sont les liens entre ceux qui dirigent avec ceux qui se battent pour eux ? Quelles traces laisse la guerre chez les individus ? Peut-être que les histoires d’hier peuvent éclairer les dilemmes d’aujourd’hui… 

Le message politique derrière Le silence des vaincues  est évident. Derrière Briseis et les prisonnières violentées  par les Grecs se cachent tout un pan de l’histoire rendus muet : celui des femmes, victimes de guerres d’hommes, invisibilisées a jamais. « Les vaincus sont les oubliés de l’histoire et leur version des faits meurt avec eux. » dit Briseis dans le roman. Et bien justement, Par Bracker a voulu donner une voix à ces vaincues. Ce regard féminin, « female gaze » nous donne un nouvel aperçu de l’Illiade mais aussi de l’histoire en général… 

On pourrait dire que Madeline Miller et Pat Bracker ont instrumentalisé l’Illiade pour correspondre à leur idéaux. Moi, je trouve qu’elles lui ont donné un souffle, une nouvelle perspective et qu’elles continue à la maintenir en vie… Parce que la littérature n’est pas un mausolée, c’est une œuvre vivante qui répond aux problématiques actuelles, et c’est ça qui fait qu’elle est un produit essentiel, non ? 

Voilà pour cette article ! J’espère que cette petite analyse comparée des deux romans vous aura plu, et qu’elle vous donnera (si ce n’est pas déjà fait) l’envie de découvrir ces deux versions de l’Illiade.

Bonnes aven(lec)tures,

Garance

5 livres qui ont marqué mon été

Bonjour à tous.tes !

Oui c’est bien moi (!!). J’espère que vous allez bien 🙂 Pour ce come-back, je voulais vous parler de quelque chose qui me manque beaucoup en ce fin de mois de septembre chargé et glacial : l’été ! 

Cet été à été fort spécial, mais il a été pour moi l’occasion de très belles découvertes livresques. Je vais donc vous présenter mes 5 lectures préférés de cet été, qui sont très hétéroclites, pour « rattraper » un peu le temps perdu ! 

Romance, Arnaud Cathrine 

résumé : C'est le mojito.
C'est un léger accident.
C'est parce qu'il n'a pas rencontré de fille.
C'est parce que je n'ai pas rencontré de garçon.
C'était juste pour essayer.
C'est pour avoir tout fait ensemble.
C'est pour tous les amis pareil.
C'est entre lui et moi.
C'est la première et la dernière fois.
C'est rien.
Ça va passer.

Je voulais lire le roman d’Arnaud Cathrine depuis sa sortie en début d’année et j’avais de très hautes attentes, d’abord parce que j’ai adoré la précédente trilogie de l’auteur À la place du cœur, aussi parce que j’ai entendu énormément de bien de ce nouveau roman. Alors je me suis lancée et je l’ai lu d’une traite. Ce qui m’a le plus séduite, c’est cette énergie que met Arnaud Cathrine à nous immiscer dans l’histoire. La trame du roman est entrecoupée de sms, de posts Instagram, de photos, de pages du carnet que Vince, le personnage principal, remplit de portrait des « garçons volés » dont-il tombe amoureux entre deux stations de métro. Les endroits de Paris, les références à de nombreuses œuvres rendent l’histoire familière et nous rapprochent des personnages. Et quels personnages ! Ils sont tous vraiment authentiques, mais le plus abouti est sans hésitation Vince. Insupportablement attachant, obsédé, idéaliste, il vit tout à cent pour cent, refuse les compromis, est tellement… adolescent. Et on s’y identifie tous un peu, finalement. 

Si il y’avait une reproche ou plutôt une inquiétude qui accompagne la lecture de ce roman, c’est la similitude avec À la place du cœur. Côme, le héros de la trilogie précédente, s’est un peu mélangé dans ma tête avec Vince, ils ont définitivement la même voix, la même façon de parler et de penser (même si Côme est un peu plus abîmé, Vince plus idéaliste). Loin d’être dérangeant (j’ai adoré retrouver ce style), je n’ai pas retrouvé la nouveauté que j’attachais à À la place du cœur, et j’ai peur d’un peu m’ennuyer en cas de suite… 

L’insoutenable légèreté de l’être, Milan Kundera 

Résumé : «Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein !" Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli.»

Cela fait longtemps que je passe devant ce roman posé sur la bibliothèque de mes parents, me demandant ce qui se cache derrière ce titre aussi poétique que mystérieux. 

Et ce qui s’y cache, c’est un roman tellement complexe, surprenant et marquant. L’insoutenable légèreté de l’être mêle une réflexion métaphysique et philosophique de l’auteur, une intrigue où évolue quatre personnages, entre amour et jalousie, et en fond les événements historiques du printemps de Prague. 

L’insoutenable légèreté de l’être est donc un roman qui fait réfléchir : à la vie, à l’impact qu’elle a, au destin… mais cette réflexion est allégée par une belle histoire, parfois déjantée, un peu triste, mais qui marque. Le genre de roman qu’on ferme en disant « wow, je ne comprend rien à ce qui vient de se passer, mais c’était vraiment bien. » 

Mémoire d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir 

Résumé "Je rêvais d'être ma propre cause et ma propre fin ; je pensais à présent que la littérature me permettrait de réaliser ce voeu. Elle m'assurerait une immortalité qui compenserait l'éternité perdue ; il n'y avait plus de Dieu pour m'aimer, mais je brûlerais dans des millions de coeurs. En écrivant une oeuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. En même temps, je servirais l'humanité : quel plus beau cadeau lui faire que des livres ? Je m'intéressais à la fois à moi et aux autres ; j'acceptais mon "incarnation" mais je ne voulais pas renoncer à l'universel : ce projet conciliait tout ; il flattait toutes les aspirations qui s'étaient développées en moi au cours de ces quinze années."

Ce roman faisait partie des lectures recommandés pour mon cours de littérature, et même si j’ai passé le cap du « c’est pour l’école donc c’est nul », j’avais tout de même une appréhension quant aux 500 pages qui m’attendaient. Le début a confirmé mes craintes : le roman ne comporte aucun dialogue, aucun chapitre, juste des réflexions que Simone de Beauvoir apporte sur les vingts premières années de sa vie. Pourtant, au fil des pages, je me suis laissée emportée par son histoire. Et je me suis tellement identifiée à Simone, malgré nos 95 ans d’écart… j’ai suivit avec assiduité les étapes de son émancipation. J’ai aimé le plonger dans cette recherche inconsciente que fait Simone depuis les premières années de sa vie. La recherche de quelqu’un qui lui corresponde, qui réponde à ses idéaux, ses exigences affûtées, sa vivacité d’esprit. J’ai aimé cette galerie de personnage, amis, camardes,  cousins… dont elle fait en profondeur le portrait. 

 Simone de Beauvoir est née à quelques mètres de là où j’habite, cela a joué, aussi, dans mon identification. Je l’imagine maintenant vivre entre La Sorbonne et les bars du boulevard du Montparnasse. 

Alors même si elle reste une personnalité controversée, j’ai adoré me plonger dans cette autobiographie qui retrace la jeunesse d’une personnalité dont les idées ont toujours un écho dans la société actuelle. 

Et en plus : pour la première fois depuis 7 mois (!!) je suis allée au théâtre du vieux colombier voir « Hors la loi », une pièce absolument bouleversante avec une mise en scène et des acteurs époustouflants. Elle parle des procès de Bobigny et Simone de Beauvoir est l’un des personnages ! Si vous avez l’occasion, foncez, c’est brillant et tellement important… 

Incendies, Wajdi Mouawad

Résumé : Lorsque le notaire Lebel fait aux jumeaux Jeanne et Simon Marwan la lecture du testament de leur mère Nawal, il réveille en eux l'incertaine histoire de leur naissance: qui donc fut le père, et par quelle odyssée ont-ils vu le jour loin du pays d'origine de leur mère? En remettant à chacun une enveloppe, destinées l'une à ce père qu'ils croyaient mort et l'autre à leur frère dont ils ignoraient l'existence, il fait bouger les continents de leur douleur: dans le livre des heures de cette famille, des drames insoupçonnés les attendent, qui portent les couleurs de l'irréparable. Mais le prix à payer pour que s'apaise l'âme tourmentée de Nawal risque de dévorer les destins de Jeanne et de Simon.

La troupe de théâtre de mon lycée était sensée jouer cette pièce l’année dernière et j’ai eu la chance d’assister à la dernière répétition juste avant le confinement, un moment dur mais tellement beau. Les thèmes de la pièce : la quête de soi et de ses origines, la guerre, et le silence... Et qu’elle soit lue, ou jouée, on est emporté avec les personnages dans un voyage bouleversant. Dès le début, la gorge est nouée face à cette intrigue qui mêle présent et passé. On est parfois détendus par les quelques parenthèses d’humour, toujours bienvenues. Et puis on est tous sans mot face à la fin, à l’atroce. Pourtant la poésie des mots et la force des personnages réparent un peu les plaies, et ouvre la pièce sur un peu d’espoir. 

Incendies est une tragédie grecque emprunte des tragédies du monde moderne, une pièce qui fait voyager sur terre, dans l’histoire et dans les profondeurs de l’humains, et il est impossible que vous en sortiez indemnes. 

Loveless, d’Alice Oseman 

Résumé (traduit de façon hésitante et maladroite par mes soins)  : Georgia n’a jamais été amoureuse, n’a jamais embrassé personne, n’a même jamais eu de crush. Mais en tant que romantique obsédée par les fan-fictions, elle est sûre de trouver la bonne personne un jour. En commençant l’université en compagnie de ses meilleurs amis, Pip et Jason, dans une toute nouvelle ville loin de chez elle, Georgia est prête à trouver l’amour, et avec sa très ouverte colloc à ses côtés et une place dans la troupe de théâtre de Shakespeare, son rêve d’adolescente et à portée de main... Mais quand ces plans romantiques font des ravages parmi ces amis, Georgia finie dans sa propre « comédie des erreurs » et elle commence à se demander pourquoi l’amour semble si facile pour tout le monde sauf elle. Avec de nouveaux termes jettés devant elle : assexuel, aromantique.. Georgia est plus incertaine sur ses sentiments que jamais. Est-elle destinée a vivre sans amour ? Ou cherche t-elle la mauvais chose depuis toujours ? 

Quel plaisir de finir cet article avec le roman que j’attendais le plus de cette année, le tout nouveau d’une autrice dont je suit et aime tous les ouvrages depuis maintenant plusieurs années ! J’étais quasiment sûre que Loveless allait me plaire, mais en le commençant, j’ai eu une petite angoisse : j’avais peur que ce roman soit seulement un roman à thème, didactique sur le sujet de l’aromantisme et de l’asexualité. Mais ce ne le fut pas. Si le chemin de Georgia qui découvre qu’elle n’éprouve aucun désir amoureux est très intéressant (même si, Alice l’a précisé, il n’est pas universel), le roman est également une réflexion très intelligente sur l’amour et sa place (omniprésente) dans la société, sur les relations amicales, l’expérience universitaire, la solitude… L’ambiance de cette ville universitaire de Durham, une petite société un peu isolée du monde est enveloppante. Les nombreuses références culturelles, de Shakespeare à Scooby-Doo sont très amusantes. Le rythme est assez enlevé, les relations entre les personnages sont bien amenées. Et puis il y’a beaucoup de représentation, et ça fait toujours du bien ! 

(Commencer un article par romance et finir par loveless, si c’est pas beau ça!) 

Bref, je vous recommande chaudement ces 5 ouvrages (je crois qu’il y’en a pour tous les goûts). Je vous dit à bientôt,

Mais d’ici là…

Bonnes avent(lec)tures

Mon année de repos et de détente d’Otessa Moshfegh

Salut ! J’espère que vous allez bien en cette période toujours aussi étrange,

Aujourd’hui je voudrai fêter le déconfinement (deux semaines après oups) en vous parlant d’un roman dont le personnage principal a choisi de s’auto-confiner : Mon année de repos et de détente d’Otessa Monghfield.

Afficher l’image source

Mon année de repos et de détente d’Otessa Moshfegh

Fayard, 2019

304 pages, 20,90 euros

[l’ayant lu en VO (anglais), je ne peux pas prendre en compte la traduction française]

Résumé : 

« J’avais commencé à hiberner tant bien que mal à la mi-juin de l’an 2000. J’avais vingt-six ans… J’ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais – c’était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l’époque – qu’une fois que j’aurais assez dormi, j’irais bien. Je serais renouvelée, ressuscitée… Ma vie passée ne serait qu’un rêve, et je pourrais sans regret repartir de zéro, renforcée par la béatitude et la sérénité que j’aurais accumulées pendant mon année de repos et de détente. »
Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l’université de Columbia, l’héroïne du nouveau roman d’Ottessa Moshfegh décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s’assommant de somnifères. Tandis que l’on passe de l’hilarité au rire jaune en découvrant les tribulations de cette Oblomov de la génération Y qui somnole d’un bout à l’autre du récit, la romancière s’attaque aux travers de son temps avec une lucidité implacable, et à sa manière, méchamment drôle.

Mon avis : 

Tout d’abord, j’ai lu ce roman dans le cadre du Reading rush spécial confinement. Le thème était : un roman qui se déroule dans un endroit où vous souhaiteriez être. Le roman se passe à New-York et en vérité, en ce moment-comme tout le monde, j’aimerai être un peu partout… Mais ce roman ne m’a absolument pas permis de m’évader. En effet, l’héroïne du roman d’Otessa Mo a décidé de dormir chez elle, pendant une année. Comme roman qui fait voyager, on a vu mieux.

La narratrice du roman n’a pas de prénom, comme si elle se cherchait encore une identité, que dormir parviendrait à lui donner une réponse. Le thème de l’identité est central dans ce roman, peut-on se réinventer, renaître, hiberner pour devenir une nouvelle personne ?

Mais, qui est cette narratrice ? Une jeune fille blanche, éduquée, jolie, aisée, orpheline, habitant dans le quartier le plus chic de New-York mais aussi une femme perdue, fatiguée, qui ne voit qu’une solution pour échapper à ses problèmes et ses émotions : se régénérer en dormant une année. C’est l’un des personnages le plus irritant que j’ai pu rencontrer dans mes lectures. Cynique, sombre, méchante, totalement tarée… L’autrice n’a pas cherché à ce que l’on s’attache à elle. Avec ce personnage, elle brosse le portrait d’une humanité borderline, qui à l’aube d’un nouveau millénaire ne se sent pas amène d’affronter le monde réel. Car le choix de l’année 2000 pour placer son récit n’est pas anodin. Une année qui marque une nouvelle ère, celle de tous les possibles, celle où l’ont peut, comme l’héroïne, se régénérer. Mais aussi une année d’insouciance, de relâchement, de pause avant ce qui va marquer le vrai début d’une nouvelle ère : l’attentat du 9/11, menace qui pèse sur tout le roman.

L’écriture plonge le lecteur dans un état comateux. Le roman est une longue énumération des différents calmants que prend la narratrice pour parvenir à dormir le plus profondément possible. Et à travers les yeux de cette narratrice, shootée aux médicaments mais méchamment lucide sur le monde qui l’entoure, on a accès à différents personnages que dépeint l’autrice avec un humour grinçant sur le ton d’une satire sociale : la meilleure amie qui tente désespérément de rentrer dans le microsome New-yorkais, la psychiatre inconsciente qui prescrit des médicaments à tour de bras sans écouter ses patients, l’artiste moderne fétiche d’une industrie de l’art sans logique ni profondeur… La société New-Yorkaise est passée au crible.

Mais ce qui m’a le plus étonné dans ce roman, c’est son rythme extrêmement improbable. En effet, les trois cents premières pages sont une longue litanie où l’ont est perdu dans les affabulations du personnage principal. Mais le dernier chapitre, deux pages seulement fait l’effet d’une douche froide, un réveil attendu mais brusque. L’autrice en dit plus en deux pages que dans tout le roman, et l’on en ressort en se demandant « que vient-il de se passer ? »

Mon année de repos et de détente n’est pas un roman agréable, il est même douloureux, de part son héroïne irritante, son humour grinçant, son écriture comateuse et son rythme inconfortable. Alors oui, il n’est pas plaisant. Mais il sonne un peu comme une expérience de savant fou, un défi littéraire que se serai lancé l’autrice « et si je faisais passer un mauvais moment au lecteur de façon brillante ? ». Alors laissez-moi vous dire, Otessa Moshfegh, que ce défi, vous l’avez totalement relevé ! 

J’espère que mon avis vous aura donné envie de lire ce roman (ou au moins piqué votre curiosité) sur ce roman ! Je vous retrouve bientôt, mais d’ici là, bonnes aven(lec)tures,

Garance

Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu

Bonjour, j’espere que vous allez bien ! Aujourd’hui, chronique d’un livre que je me suis enfin décidée à lire et qui mérite son succès !

Leurs enfants après eux de Nicolas Mathieu

éditions Acte Sud, 2018

425 pages, 21€80

   Le résumé 

Août 1992. Une vallée perdue quelque part dans l’Est, des hauts-fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, pour tuer l’ennui, il décide de voler un canoë et d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence. Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d’une vallée, d’une époque, de l’adolescence, le récit politique d’une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt. Quatre étés, quatre moments, de Smells Like Teen Spirit à la Coupe du monde 98, pour raconter des vies à toute vitesse dans cette France de l’entre-deux, des villes moyennes et des zones pavillonnaires, de la cambrousse et des ZAC bétonnées. La France du Picon et de Johnny Hallyday, des fêtes foraines et d’Intervilles, des hommes usés au travail et des amoureuses fanées à vingt ans. Un pays loin des comptoirs de la mondialisation, pris entre la nostalgie et le déclin, la décence et la rage.

Mon avis 

Une vallée, des vies entremêlés qui s’abîment les unes les autres, des étés chauds et lourds, l’amertume d’une génération qui s’est retrouvée déclassée brusquement et une odeur de béton, c’est ce qui se dégage du roman de Nicolas Mathieu. 

Mais que puis-je dire de plus de ce livre, qui s’est déjà trouvé une place parmi les grands romans de ces dernières années, qui a prouvé sa valeur, qui a fait parler, surtout en bien, ces 400 pages pages qui ont sut décrocher le prix Goncourt ? 

Peut-être pourrais-je parler de la plume de Nicolas Mathieu, magistrale et qui sonne toujours juste, qui sait capturer de façon saisissante et poétique des personnages touchants, des personnages qu’on voit grandir, se perdre et se retrouver au fil des années. 

Peut-être pourrais-je dire que ce roman sonne comme une tragédie, une descente implacable mais aussi comme une montée, un voyage initiatique. Quatre étés, où se mélangent à la fois les descriptions de l’action qui se déroule mais aussi les portraits des personnages, leurs histoires, des tranches de leur vies, souvent malheureuses. Et c’est ça que j’ai préféré dans ce roman, les moments où l’on est aspiré dans ces descriptions, ces récits de vies qu’on aurait trouvé un peu sans intérêt mais qui deviennent grandioses sous le regard de l’écrivain. Ce croquis de ces habitants d’une ancienne vallée minière, des parents qui regrettent une époque florissante et dépérissent sous le soleil d’un nouveau monde aux enfants qui cherchent à grandir et se réinventer. Car leurs enfants après eux, c’est aussi le récit d’une rébellion silencieuse de jeunes qui ont vu leur parents écrasés, oubliés par une société qui va trop vite pour eux. Des jeunes qui se battent en utilisant chacun les moyens dont ils disposent. 

Peut-être pourrais-je expliquer que ce roman est une fresque sociale et Nicolas Mathieu un naturaliste du XXIeme siècle, qui pose des questions encore actuelles, leurs enfants après eux, est-ce que les enfants finissent toujours comme leurs parents ? 

Peut être pourrais-je aborder le sentiment pesant de nostalgie qui se dégage du roman. La nostalgie de cette vallée qui a connu la réussite et dont les habitants se retrouvent maintenant tous au chômage. Mais aussi la nostalgie d’un été, de celle qu’on ressent quand on a grandi et qu’on repense à ces instants maintenant loin. Nicolas Mathieu parvient à nous rendre nostalgiques d’étés que l’on a pas vécu. 

Peut-être pourrais-je aussi préciser que ce roman n’est pas vide de défaut, un manque d’équilibre, des longueurs à côté d’ellipses brutales où tout va un peu vite, surtout à la fin. Mais ce rythme est aussi un moyen de copier l’adolescence, qui s’étire longuement quand on a quatorze ans (le début du roman) et qui pourtant s’accélère implacablement quand on atteint l’âge adulte (la fin). 

Leurs enfant après eux, c’est donc un récit d’adolescence, le témoignage d’une vallée mais aussi une rencontre avec des personnages qu’on ne croise pas souvent dans les livres, des personnages médiocres auxquels l’auteur donne pourtant une majesté, les transformant en véritables anti-héros de la tragédie qu’est leur vie. 

J’espère que je vous aurai donné envie de le lire ! En tout cas, on se retrouve bientôt mais d’ici là bonnes aven(lec)tures,

Garance

lana del rey & book tag

Salut à tous ! J’espère que vous allez bien.

Mon amie telma a eu il y’a quelques jours la brillante idée (elle est brillante) de faire un tag mélangeant lana del rey et les livres. Elle m’a donc tagué et je le reprend avec joie, étant donné la passion que j’ai pour cette artiste !

i’m nothing without you — un livre dont tu ne peux te séparer

j’ai les premières éditions vf d’Harry Potter que m’a offert ma grand-mère qui iront partout où j’irai, tout comme les romans d’Alice Oseman ou de Clémentine Beauvais (deux de mes autrices préférées) qui sont dédicacés !

My precious GIF
*insérer voix de gollum qui dit mon précieeeuuux*

i know it’s not fashionable to love me — un livre de ton enfance

wow, j’ai beaucoup de romans nostalgies, parmi lesquels les colombes du rois soleil d’anne marie desplat-duc, le journal d’aurélie laflamme d’india desjardins ou les filles au chocolat de cathy cassidy, j’ai vraiment grandit avec ses héroïnes.

Afficher l’image source
le film adapté du journal d’Aurélie Laflamme est d’ailleurs un de mes films cultes, que je peux encore regarder même en ayant pris des années et de la maturité, en réussissant à oublier tout le cringe du film

i’m pretty when i cry — la plus belle des couvertures

les couvertures des traductions de sarah crossan sont vraiment magnifiques, chacune séparément mais aussi toutes ensembles (c’est assez rare que les couvertures vf soient mieux que les vo pour être remarqué et applaudit)  !

Afficher l’image source
je les ai tous lus
Afficher l’image source
sauf Moon
Afficher l’image source
Brothers et se sont
des merveilles

they judge me like a picture book by the colors, like they forgot to read — un livre à dévorer sans lire le résumé

Je pense qu’il n’y a pas besoin de résumé pour se lancer dans les petites reines de clémentine beauvais, un roman que chacun devrai lire.

Afficher l’image source
pas besoin de résumé non plus pour aller voir l’adaptation au théâtre qui est absolument géniale, et qui est actuellement en ligne sur le site du théâtre Tristan Bernard (1h20 de pur bonheur)

he said to be cool but i’m already coolest — le livre qui ne pourra jamais être égalé

mes classiques sont sûrement le petit prince de saint-exupéry, l’écume des jours de boris vian et antigone de jean anouilh. Je peux relire ces livres des centaines de fois en ressortant toujours différente.

darren criss books GIF
mes trois classiques et moi

this is what makes us girls — un livre girl power

je parlais récemment de l’héroïne éponyme du roman de Madeline Miller Circé qui a clairement créé la girl poweritude.

Afficher l’image source
une définition possible de la badassitude

violet, blue, green, red to keep me out, i win — une couverture multicolore

j’ai dans ma bibliothèque une édition de little women de louisa may alcott qui n’est peut-être pas multicolore mais quand même très colorée

Afficher l’image source
c’est une édition qui provient de la collection the SisterHood des éditions Penguin qui réédite des classiques de la littérature jeunesse aglophone avec les héroïnes de notre enfance (Anne of Green Gables, Heidi) et j’adore ce concept

i got that summertime, summertime sadness — un livre à lire en été

le soleil est pour toi est un roman que j’ai lu sous le soleil de Grèce et la chaleur et l’espoir qui enressort en fait un  livre parfait pour cette saison !  

Le soleil est pour toi par Nelson
un des meilleurs livres YA contemporain de cette décennie, vraiment

(message de telma : les citations sont, dans l’ordre, issues de without you, honeymoon, pretty when you cry, brooklyn baby, national anthem, this is what makes us, cinnamon girl et summertime sadness)

Je vous laisse quand même sur une image de la fabuleuse lana del rey vous saluant

En vous souhaitant de bonnes aven(lec)tures,

Garance

National Anthem GIF by Lana Del Rey





Circé de Madeline Miller

Bonjour à tous, 

J’espère que vous, votre famille et vos amis allez bien. Je crois très fort au pouvoir des livres pour nous aider à aller mieux et à nous échapper. Alors aujourd’hui je voulais vous proposer une chronique dithyrambique d’un livre très escapadant* (*permettant une escapade) que j’ai lu récemment !

Circé de Madeline Miller

Paru le 2 mai 2019 aux éditions pocket

8,95€ | 576 pages

le résumé (de l’editeur) 

Fruit des amours d’un dieu et d’une mortelle, Circé la nymphe grandit parmi les divinités de l’Olympe. Mais son caractère étonne. Détonne. On la dit sorcière, parce qu’elle aime changer les choses. Plus humaine que céleste, parce qu’elle est sensible. En l’exilant sur une île déserte, comme le fut jadis Prométhée pour avoir trop aimé les hommes, ses pairs ne lui ont-ils pas plutôt rendu service ? Là, l’immortelle peut choisir qui elle est. Demi-déesse, certes, mais femme avant tout. Puissante, libre, amoureuse…

Mon avis : 

Si ce livre est aussi escapadant, c’est parce qu’il nous fait voyager, à la fois dans l’histoire, dans le temps et dans le mythe. En effet, il suit la vie de Circé la magicienne pendant des milliers d’années. On assiste à une description transversale de la mythologie grecque : de Prométhée à Ulysse en passant par le Minotaure, le roman de Madeline Miller est une mine d’information, un portrait de la mythologie à travers une héroïne extraordinaire. Car, dans ce roman, on est spectateur de tous ceux qui ont traversé la vie de Circé. Ceux qui l’ont fondée, ceux qui l’ont brisée et ceux qui l’ont reconstruite, hommes, femmes ou Dieux. Circé est donc passive puisqu’elle est les yeux, le journal à travers lequel le lecteur saisit la mythologie. Mais elle est également tellement active, une sorcière, détestée de tous mais qui trouve quand même le moyen de s’imposer comme une femme forte, souvent par la crainte, parfois par la ruse, dans ce monde impitoyable des dieux.

Circé est un paradoxe, plus sensible que les dieux, pleine de défauts, immortelle mais tellement humaine. Une héroïne, au sens moderne comme au sens mythologique, à laquelle on peut s’attacher si facilement. C’était une idée géniale d’écrire la biographie de ce personnage méconnu et mal-aimé, presque une figurante dans les chants d’Homère. Mais, avec Madeline Miller, on est presque habitué aux idées géniales : son premier roman, le Chant d’Achille, qui retraçait l’histoire du héros Achille et de son compagnon Patrocle, était déjà extrêmement bien maîtrisé et enchantant. Autant dire que j’ai hâte de découvrir ce que peut encore proposer cette autrice. J’ai lu qu’elle voulait s’attaquer à une réécriture de Shakespeare et j’ai vraiment hâte de voir ça ! 

L’écriture de Madeline Miller est douce, poétique, elle nous berce jusqu’aux îles grecques. Le roman est long mais on ne sent pas les pages passer, emporté.e.s dans la chaleur d’un univers si riche, accroché.e.s aux lèvres de Circé. On a la drôle de sensation d’écouter un conte que l’on a entendu tellement de fois, mais plus profond, plus tendre. Madeline Miller, c’est la mythologie, mais en mieux ! 

Circé est donc un roman merveilleux dans lequel chacun trouvera son compte : les férus de mythologie une réécriture passionnante, les novices une approche tout en douceur des mythes grecs. Ce qui est sûre, c’est que le roman est une expérience, un voyage qui emportera chacun dans un univers magique, et pourtant qui résonne impitoyablement avec notre société actuelle…

Voilà pour mon avis sur Circé, j’espère qu’il vous aura convaincu ! Aujourd’hui, la chronique était beaucoup plus sobre, plus courte que les précédentes, peut-être parce que Circé ne m’inspirait pas de GIF ou de blagues nulles, peut-être parce que c’est une forme qui me convient plus maintenant. On verra ! 

D’ici là, portez vous bien et bonnes aven(lec)tures, 

Garance 

Cogito ou le roman avec lequel j’ai découvert que Victor Dixen ne faisait pas que des livres géniaux

(ce titre est trop long)

Bonjour à tous ! J’ai écrit cette chronique il y’a 3 mois et je me suis dit que c’était peut-être le moment de la poster. Voilà, bonne lecture !

Aujourd’hui je reviens pour vous parler d’un livre dont j’attendais (appréhendais) avec impatience la lecture : le nouveau roman de Victor Dixen : Cogito.

Il faut tout d’abord que je vous informe du contexte : PHOBOS (la saga précédente de l’auteur). ETAIT. MA. VIE. J’aimais tellement cette série que je l’ai relu énormément de fois, j’avais même un compte fan (aoutch) (les vrais s’en souviennent). Bref, je parle au passé, parce que j’ai mûri, je l’ai relu et j’ai moins aimé. Bien sûr, c’est une histoire que je trouve particulièrement bien faite et que je garderai toujours dans mon cœur et que j’adorerai voir en série/film. Mais voilà, elle m’a gavé.

J’étais quand même impatiente de découvrir ce nouveau roman de Victor Dixen qui était en plus dans l’univers de Phobos. Et puis j’ai vu la déferlante de pub, qui m’a fait un peu peur et j’ai attendu que ça passe pour me jeter dedans.

Afficher l’image source

Cogito

Victor Dixen

Edition Robert Laffont, collection R

19,90 euros, 554 pages

Le résumé : 

Un don du ciel…
Roxane, dix-huit ans, a plongé dans la délinquance quand ses parents ont perdu leur emploi, remplacés par des robots. Sa dernière chance de décrocher le Brevet d’Accès aux Corporations : un stage de programmation neuronale, une nouvelle technologie promettant de transformer n’importe qui en génie.
…ou un pacte avec le diable ?
Pour les vacances de printemps, Roxane s’envole pour les îles Fortunées, un archipel tropical futuriste entièrement dédié au cyber-bachotage. Mais cette méthode expérimentale qui utilise l’intelligence artificielle pour ” améliorer ” la substance même de l’esprit humain est-elle vraiment sûre ? En offrant son cerveau à la science, Roxane a-t-elle vendu son âme au diable ?
Demain, l’intelligence artificielle envahira toutes les strates de la société.
L’ultime frontière sera notre cerveau.

Mon avis 

On va commencer par les points negatifs…

Tout d’abord, l’écriture. C’est assez lourd, avec trop de détails insignifiants sur le physique des personnages… Les dialogues sont particulièrement irréalistes. Les personnages utilisent des expressions super enfantines et d’un coup te pondent un discours philosophique avec des belles phrases bien formées. Je n’avais pas forcément constaté ça dans Phobos mais parfois j’ai levé les yeux au ciel ou ressentit un gros malaise à la lecture.

Ah et puis, il y’a beaucoup trop de métaphores animales qu’il est humainement possible de supporter.

relaxed basketball wives GIF by VH1
Moi la 36ème fois que l’héroïne compare un personnage à un animal

En plus d’avoir des voix peu crédibles, ces personnages sont particulièrement clichés. On a le droit à « l’outsider rebelle », la « peste blindée aux as », le « geek finalement attachant » et j’en passe. Je trouve ça dommage qu’en 2019 (2020, du coup), on est encore des romans avec des personnages typiques qui rentrent dans des cases et qui sonnent creux ☹

eyeroll GIF
Moi quand la “peste” parle de ses “fans” sur “les réseaux sociaux”

L’héroïne (« l’outsider rebelle » donc) n’est pas du tout attachante. J’en ai un peu marre des héroïnes qui crachent sur tous les autres êtres humains et sont des égocentriques insupportables mais qu’on est quand même censé apprécier. Non mais.

On a donc beaucoup répété que Cogito était la suite de Phobos et que l’histoire y faisait référence, et sur ça j’ai été un peu déçue. Non seulement on mentionne l’intrigue de Phobos qu’une seule fois, mais Cogito ne répond à aucune des (nombreuses) questions qui étaient laissé en suspens à la fin de la saga, voir les balayent complètement. Je trouve que pour le coup, le roman ne tient pas ses promesses…

Mais rassurez-vous, Cogito m’a tout de même emballé car il comporte de nombreuses qualités.

Je ne me suis pas du tout ennuyée durant ma lecture. L’histoire est extrêmement bien construite et mêle suspens et rebondissements tout le long. Le roman est découpé en deux parties, la première plus descriptive et la seconde composée essentiellement d’action. J’ai apprécié également les deux parties, qui était pour moi nécessaires et nous tenait en haleine, chacune d’une différente façon.

L’univers futuriste décrit dans la première partie est extrêmement intéressant et pose beaucoup de problématiques auxquelles l’auteur répond de façon intelligente, tout en laissant au lecteur une part de réflexion. La fin était particulièrement bien faite et concluait parfaitement le roman. On voit que Victor Dixen a beaucoup cogité (cogito, vous l’avez ?) sur des thématiques aussi bien philosophiques, scientifiques qu’éthiques, ce qui donne une véritable colonne vertébrale à ce roman.

Voilà pour mon avis sur Cogito. J’ai l’impression que j’en ai dit beaucoup plus de mal que de bien, mais ce n’était pas du tout une mauvaise lecture. En lisant Cogito, vous ne trouverez certes pas des personnages ni profonds, ni attachants ou une écriture transcendante. En revanche, vous lirez un roman plein d’action doublez d’une solide réflexion !

Sur ce, je vous souhaite une bonne fin de vacance ! (Et si vous n’êtes pas prêt pour la rentrée, vous pouvez toujours faire un stage aux îles Fortunés…) (oui j’avais écrit cet article pendant les vacances et j’ai maintenant un petit goût amer dans la bouche en pensant qu’on est en ce moment en vacances forcées)

Bonnes aven(lec)tures !


Une pause série s’impose #1 (The Trinkets, The Rain, Stranger Things)

Bonjour à tous ! J’espère que vos vacances se passent bien, et je souhaite bon courage à ceux qui n’y sont pas encore… L’été, c’est la saison où je lis beaucoup, mais aussi celle où je regarde beaucoup de séries. Je voulais donc vous parler de 3 séries que j’ai regardées tout récemment !

Il n’y aura acun spoil dans cet article !

The trinkets  (saison 1)
Résultat de recherche d'images pour "the trinkets"

Ça parle de quoi ? Elodie entre dans une nouveau lycée après la perte de sa mère. Moe porte un blouson en cuir et cache ses sentiments. Tabitha est la reine du lycée. Sur le papier, rien ne les rapproche. Pourtant, elles se retrouvent toutes les trois dans un groupe de voleurs à l’étalage anonymes…

J’en ai pensé quoi ? Je cherchais depuis Sex Education (<3) une série lycéenne pas trop cucul, avec des personnages attachants et une histoire sympa. C’est exactement ce qu’est The Trinkets. Elle m’a fait passer un moment sympa, les musiques sont plutôt cool et Moe est géniale. Pourtant, je suis restée sur ma faim. La série pourrait être intéressante mais ne va jamais en profondeur.

The trinkets (bibelot en français) parle donc de kleptomanie. Un sujet peu exploité dans les séries ou même la littérature (je n’ai pas le souvenir d’avoir vu/lu dessus). La série aurait donc pu plus se concentrer sur ce sujet mais ça reste survolé.

C’est également une série très féminine, qui, à travers le personnage de Tabitha aborde la confiance en soi, l’image, le harcèlement…. Mais c’est pareil, cette carte n’est pas jouée plus que ça…

Ce qui m’a le plus déçue, ce sont les différentes relations amoureuses. Je les ai trouvées plates, creuses, peu crédibles. Je préfère largement les filles seules 😦

Aussi, j’aurais préféré une fin plus fermée, pour finir une saison unique sympathique (hihi ça rime). Mais la fin ouverte annonce les prémices d’une suite pas forcément plus emballante.

L’amitié entre les filles est plutôt sympa mais une fois les premiers épisodes passés, la série perd en rythme et en intérêt. J’ai donc passé un bon moment et j’avoue ne pas m’être ennuyée pendant les dix courts épisodes, sans être plus enthousiasmée que ça.

cool
Je le répète plus fort : MOE EST GENIALE

The Rain (saison 1 et 2)
Résultat de recherche d'images pour "the rain netflix"

Ça parle de quoi ? Dans un futur proche au Danemark, la pluie tombe, amenant avec elle un virus mortel et terriblement contagieux. Simone et son frère Ramsus se réfugie dans un bunker. Mais six ans plus tard, en manque de vivres, ils sont contraints de s’aventurer au dehors. Ils découvrent un dangereux monde apocalyptique et doivent s’allier avec un groupe de survivants au passé douteux…

J’en ai pensé quoi ? Déjà, cette série n’est pas du tout mon genre. Je préfère le réalisme ou le drame d’un lycée à un monde futuriste angoissant. Mais je l’ai regardée avec des amies et j’avoue avoir bien aimé.

Le principe de la série est que chaque épisode est à moitié constitué du présent et l’autre moitié de flashbacks sur un personnage différent à chaque fois. Les personnages sont donc plutôt profonds et attachants, j’ai beaucoup aimé suivre leurs relations, leurs disputes et leurs amours, beaucoup plus que dans les séries s-f habituelles. Sinon, l’univers est assez sombre, j’ai eu souvent peur pendant la saison 1 (c’était le soir, sur grand écran et dans une vieille maison perdue au milieu de nulle part okay), il y a beaucoup d’action et on a envie de savoir la suite.

On a enchaîné avec la saison 2 qui m’a un peu déçue. La série prend une tournure presque fantastique, le côté angoissant s’en va et l’histoire stagne un peu. J’ai toutefois assez hâte d’avoir la saison 3 pour savoir ce qui va arriver aux personnages !

(+1 pour l’un des acteurs principaux, élu plus beau sourire de Netflix par nos soins).

Résultat de recherche d'images pour "emoji lunette"
Super
(c’est bien lui)
Stranger things (saison 3) 
Résultat de recherche d'images pour "stranger things saison 3 affiche"

La saison 1 parle de quoi (au cas où vous viviez dans une grotte) ? Mike, Lucas, Dustin et Will vivent en 1984 à Hawkins, une ville sans intérêt au milleu de l’Indiana. Jusqu’au jour où Will disparait. Le même jour, Eleven, une fillette aux pouvoirs étranges apparaît. Dès lors, des monstres inquiétants envahissent Hawkins…

J’en ai pensé quoi ? : J’ai adoré, comme les trois quarts de la planète, les deux premières saisons. Alors après avoir attendu plus d’un an et demi pour la suite, j’avais super peur d’être déçue. Mais ce ne fut pas du tout le cas.

Ce que j’aime le plus dans Stranger Things, c’est l’ambiance 80’s, les personnages super attachants et l’humour. Et dans cette saison, j’ai été servie ! Il y a des scènes à mourir de rire cinq fois par épisodes (ça en a dérangé certains que la série perde de son sérieux mais moi j’ai adoré). Les personnages sont toujours aussi attachants et on est introduit à des nouveaux qui sont tout aussi géniaux (Robin <3, Aleksei <3). L’image est toujours aussi belle, l’ambiance est toujours aussi bien faite et les musiques sont bien choisies.

J’ai au contraire été un peu moins emballée par l’aspect « S-F », les combats contre les monstres… Je ne trouve aucune logique dans ces monstres (on n’a presque jamais d’explications sur leur nature, la façon dont ils se manifestent…) et j’ai l’impression que c’est un peu du degueu pour du degueu. En fait, j’aimerais bien Stranger Things mais sans « choses étranges », juste le quotidien des personnages que j’aime d’amour.

Alors oui, il y a pas mal de raccourcis et d’incohérences dans cette saison mais je ne m’attarderai pas dessus, parce qu’on les oublie vite, emballé par l’histoire. J’ai absolument adoré la fin qui m’a détruite mais que je trouve parfaite, c’est limite si je ne voudrais pas qu’elle soit définitive et qu’il n’y ait pas de saison 4.

Ah oui, ce que j’aime tellement dans cette série, c’est que les garçons sont majoritairement des looseurs et des victimes et que ce sont toujours les filles les plus cool/badass 😊

Résultat de recherche d'images pour "emoji coeur yeux"
coup de coeur

Voilà pour mon avis sur ces trois séries ! Les avez-vous vues/appréciées ? Quelles sont vos séries préférées ?

Je vous retrouve bientôt mais d’ici là, bonnes aven(lec)tures !

Je vous laisse sur cette adorable créature !

Viens on s’aime de Morgane Moncomble

Bonjour à tous ! Déjà, désolée de cette inactivité… Mais, promis, c’est les vacances et je m’y remets !

Donc voilà, aujourd’hui je voulais vous parler d’une romance qui m’a un peu déçue : Viens on s’aime !

Avant tout, petit disclaimer : Je. N’aime. Pas. La. Romance. C’est pas comme si j’en avais lu beaucoup, je dois avouer, mais ce que j’ai lu m’a suffi. Mais voilà, beaucoup de personnes dont je respecte et estime les avis m’avaient conseillé ce livre. Alors je me suis lancée.

Mais du coup, prenez ma chronique avec des pincettes… Parce que je vais sûrement reprocher des défauts à ce livre qui sont typiques du genre. C’est comme si quelqu’un qui n’aimait pas les dystopies allait critiquer “Hunger Games” en lui reprochant d’être dans le futur. Bon, je vais quand même essayer de faire une critique objective, mais sachez que je prendrai “Viens on s’aime” comme un roman et pas une romance.

Bref.

Viens, on s’aime de Morgane Moncomble

Hugo Roman | 2017

550 pages | 7 euros 60 (version poche)

Le résumé : 

L’amour fleurit parfois là où on ne l’attend pas.

Beaucoup s’accordent à dire que l’amitié fille-garçon n’existe pas, débat qui continue de faire couler beaucoup d’encre. Et pour cause ! Dès que Loan et Violette se sont rencontrés, ça a été un véritable coup de foudre platonique. À cette époque, Loan était en couple avec Lucie depuis quatre ans, si bien qu’il n’avait d’yeux que pour elle.

Mais seulement un an plus tard, beaucoup de choses ont changées : Loan est un homme abattu depuis que sa petite-amie l’a quitté. Quant à Violette, elle commence tout juste une idylle avec le beau Clément, un étudiant en école de commerce qui ne la laisse pas indifférente – chose que Loan se surprend à détester.

Alors quand sa meilleure amie, encore vierge, le supplie de la dépuceler avant de passer à l’acte avec Clément, il hésite. La proposition de Violette sent la mauvaise idée à plein nez… mais après tout, il ne s’agit que d’une fois. Rien qu’une.
Pas vrai ?

Mon avis :

Bon, on commence par les points négatifs (sorry) :

L’écriture n’est pas transcendante. C’est assez plat, naïf, wattpadien sur les bords… Et surtout, les dialogues sont super irréalistes. Dès les premières pages, l’héroïne, coincée dans l’ascenseur avec le bg du quartier, lui pose une question personnelle alors qu’elle le connait depuis à peine deux minutes. Il refuse. Elle insiste.

– Vous ne lâchez jamais ?

– Pas vraiment, encore moins avec des ronchons de votre genre. C’est soit ça, soit je fais une crise de panique. Choisissez !

On précisera que l’héroïne a une vingtaine d’année. Oui oui. 1000 euros si vous me trouvez quelqu’un qui parle comme ça dans la vraie vie.

Mais cet extrait (j’aurai pu en sélectionner plus mais bon, on va essayer de garder cette chronique claire et concise) présage déjà du caractère insupportable de l’héroïne.

Alors oui, ça s’améliore au fil du roman, mais Violette est agaçante. Mais c’est surtout le contraste entre sa vision d’elle même et le regard que lui porte Loan (le personnage masculin) qui m’a énervé. Parce que bien sûr on a l’héroïne qui se trouve moche et nulle et de l’autre côté le gars qui la considère comme la plus belle femme du monde. On n’y croit pas 30 secondes.

Ce qui m’a aussi énervée, c’est que Loan est hyper macho (“je le sens pas […] avec ses bottes de fille”… “croyez moi, les femmes…”) et pourtant il n’est jamais remis en cause. C’est son “adversaire”, le nouveau copain de Violette, qui est pointé du doigt dès qu’il dit un truc sexiste. Enfin je veux dire soyez cohérent : peu importe le personnage qui le dit, un truc macho reste un truc macho. On a aussi le droit a plusieurs reprise à de grosses banalisation du viol :

– Jason me colle tellement que j’ai peur qu’il me viole sans le faire exprès.

– Tant qu’à faire essaie de kiffer

Bon, ils précisent après que c’est une blague mais perso je suis plus gênée qu’amusée.

– Je te préviens. Si on a une fille on déménage loin d’ici.

– Pourquoi ça ?

– Avec Jason dans les parages ? Jamais ! Il risquerait de la mettre en cloque à seize ans.

Quelle belle image de la gente masculine 🙂

Autre petit truc qui m’a gentiment choquée, c’est que Violette est quelque peu maladroite. Alors Loan l’appelle “ma petite Dyspraxie à moi”, ce à quoi Violette se défend “Je suis maladroite, pas malade !”

Rappelons seulement que la dyspraxie est un trouble moteur qui ne devrait pas être utilisé comme un surnom gentiment moqueur ou considéré comme une maladie. Merci.

just breathe GIF by chescaleigh
restons calme et bienveillant

Sinon, on a une alternance des chapitres “maintenant” et “1 ans/6mois… avant”, du moins au début parce que la deuxième partie du livre se passe uniquement “maintenant”. Je trouve cela un peu inutile d’indiquer ce repère de temps à chaque début de chapitre alors qu’il n’y a finalement que très peu de flash-backs. D’autant plus -que dans les passages “aujourd’hui”, il y a aussi des flash-backs en italique… Mais ce n’est qu’un détail…

…Le vrai truc qu’il est important de souligner, c’est qu’ils disent “pain au chocolat”. Au. Moins. Trois. Fois. Et ça, ce n’est pas acceptable.

sad powerpuff girls GIF
Mon cœur de bordelaise à la lecture de “Viens, on s’aime” #teamchocolatine

Rassurez vous, j’ai quand même trouvé des points positifs !

Tout d’abord, c’est extrêmement addictif, je l’ai lu en trois jours alors que pourtant je m’arrêtais souvent pour lever les yeux au ciel. On a envie de savoir la suite, il y a pas mal de “plot-twist” et de révélations : on ne s’ennuie pas, c’est même ludique.

Ensuite, j’ai bien aimé les “background” des deux personnages principaux, c’est à dire leur enfance quelque peu chaotique. Certes, c’est lourd, mais j’ai pris du plaisir à découvrir leurs secrets et leurs histoires douloureuses (sadique ?).

Enfin, j’avoue, l’histoire entre Loan et Violette est parfois mignonne. J’ai bien aimé assister au spectacle animé de leur relation, et j’ai parfois été émue (un chouïa) par leurs grandes déclarations amoureuses.

Pour conclure, n’étant pas une experte, je ne pourrais pas dire si “Viens on s’aime” est une bonne romance, mais le livre en lui même ne m’a pas vraiment plu, et je ne lirai sûrement pas le deuxième roman de l’auteur “Aime moi, je te fuis”. La romance n’est définitivement pas faite pour moi. Après, si vous aimez ce genre et que vous ne craignez pas les clichés et les avalanches de sentiments, je ne peux que vous conseiller de le découvrir ! (ça ne sonne pas vraiment comme une invitation mais pourtant ça l’est !)

bof

Bref, j’espère que cette chronique un peu négative vous aura plu, je voulais vraiment parler de ce roman car je n’ai vu que des avis positifs et j’avais beaucoup de choses à dire…

Je vous retrouve bientôt pour un nouvelle article mais d’ici là, bonnes aven(lec)tures !

cute dog GIF
Je vous laisse sur ce petit chien qui est sans aucun doute en train de danser pour encourager ceux qui passent des examens (vous allez tout déchirer)